« L’homme possède deux natures: sa nature élevée ou spirituelle et sa nature inférieure ou matérielle. Par l’une, il approche de Dieu, par l’autre il vit uniquement pour le monde.
On peut trouver les caractéristiques de ces deux natures dans l’homme. Par son côté matériel, il se révèle menteur, cruel et injuste, tous ces traits provenant de sa nature inférieure. Les attributs de sa nature divine se manifestent par l’amour, la pitié, la bonté, la vérité, la justice, chacun d’eux et tous étant l’expression de sa nature élevée.
Toutes les bonnes habitudes, toutes les nobles qualités appartiennent à la nature spirituelle de l’homme, alors que toutes ses imperfections et ses mauvaises actions proviennent de sa nature matérielle. Si la nature divine d’un homme domine sa nature humaine, il devient un saint.
L’homme est à même de faire le bien ou le mal. Si ses tendances vers le bien prédominent et s’il maîtrise ses mauvaises inclinations, alors on peut vraiment dire qu’il est un saint. Si, au contraire, il rejette les principes de Dieu et se livre à ses passions perverses, alors il ne dépasse pas l’état de pure animalité.
Les saints sont des hommes qui ont su s’affranchir du monde matériel et qui ont triomphé du péché. Ils vivent sur la terre mais ne lui appartiennent pas, leur pensée évoluant sans cesse dans le monde spirituel. Leur vie s’écoule dans la sainteté et leurs actions manifestent l’amour, la justice et la piété.
Recevant la lumière divine, ils sont comme des lampes brillantes qui éclairent les lieux obscurs de la terre. Ceux-là sont les saints de Dieu. » (Abdu’l-Baha)
« Illuminé par l’esprit, à travers l’âme, la brillante intelligence de l’homme fait de lui la couronne même de la création. Mais si l’homme n’ouvre pas son coeur et sa raison à la bénédiction de l’esprit [nota: Esprit saint] et s’il tourne son âme vers la matière et vers le côté physique de sa nature, il déchoit de son rang élevé et devient inférieur aux créatures du règne animal.
En ce cas, l’homme est dans une condition misérable; car si les capacités spirituelles de l’âme, accessible au souffle de l’Esprit divin, ne sont jamais utilisées, elles s’affaiblissent, s’atrophient et deviennent finalement inutilisables; et pendant ce temps, les capacités matérielles de l’âme, s’exerçant seules, deviennent terriblement puissantes et le malheureux, non dirigé, devient plus sauvage, plus injuste, plus vil, plus cruel et plus malveillant que les animaux intérieurs eux-mêmes.
Toutes ses aspirations et tous ses désirs étant fortifiés par sa nature inférieure, il devient de plus en plus brutal, jusqu’à ce que son être tout entier ne dépasse pas le niveau des bêtes périssables. Des hommes tels que celui-ci se préparent à mal agir, à nuire et à détruire; ils sont entièrement dépourvus du divin esprit de compassion, car la nature divine de leur âme a été dominée par son côté matériel.
Si, au contraire, le caractère spirituel de l’âme a été fortifié au point de maîtriser le côté physique de l’homme, celui-ci peut alors s’approcher du divin; sa nature humaine devient si glorieuse que les vertus de l’Assemblée céleste se manifestent en lui; il rayonne la grâce de Dieu, stimule le progrès spirituel de l’humanité, car il devient un phare éclairant son chemin. » (Abdu’l-Baha)
« Considérez encore comme le bien-être, le bonheur, la joie et le confort de l’humanité proviennent de l’amitié et de l’union, alors que la dissension et la discorde contribuent le plus souvent à imposer des tribulations, des humiliations, des troubles et des échecs.
Mille et mille fois, hélas! l’homme se rend coupable de négligence; il n’a pas conscience de ces faits et, quotidiennement, il agit en bête sauvage. Voyez! Tantôt il se transforme en tigre féroce et, tantôt, devient une vipère rampante et venimeuse! Pourtant, les grandioses réalisations des hommes résident dans des qualités et attributs qui n’appartiennent qu’aux anges, du concours suprême. Ainsi, lorsque l’homme est doté de qualités louables et d’une haute moralité, il devient un être céleste, un ange du Royaume, une réalité divine et une fulguration des cieux.
Au contraire, lorsqu’il se lance dans les guerres et les conflits sanglants, il devient plus vil que la plus féroce des créatures sauvages car, si un loup assoiffé de sang dévore un agneau en une seule nuit, l’homme assassine cent mille de ses semblables sur le champ de bataille, jonchant la terre de leurs cadavres et l’arrosant de leur sang.
En bref, l’homme est doté de deux natures distinctes: l’une tendant vers la sublimité morale et la perfection intellectuelle, l’autre inclinant vers la dégradation bestiale et les imperfections charnelles. Si vous parcourez les pays du globe, vous observerez d’un côté les séquelles de la ruine et de la destruction et, de l’autre, les signes de la civilisation et du progrès. Cette désolation et cette ruine sont le résultat des guerres, des conflits et des dissensions, alors que tout développement et tout progrès sont les fruits des lumières de la vertu, de la coopération et de la concorde. » (Abdu’l-Baha)
« Lorsque nous regardons les créatures avec l’oeil de la vision, nous voyons qu’elles sont limitées à trois catégories : c’est-à-dire que, dans l’ensemble, elles sont minérales, végétales ou animales; ce sont trois classes qui, chacune, ont des espèces. [voir : « Les leçons de Saint-Jean d’Acre » 3.1.1 et 3.3.8]
L’homme est l’espèce supérieure, car il possède les perfections de toutes les classes, c’est-à-dire que c’est un corps qui croît et qui sent; et bien qu’il ait la perfection du minéral, du végétal et de l’animal, il possède en outre une perfection spéciale dont les autres créatures sont privées, à savoir l’intelligence. Il est donc l’être le plus noble.
L’homme est au rang suprême de la matérialité, et au commencement de la spiritualité; c’est-à-dire qu’il est la fin de l’imperfection et le commencement de la perfection.Il est au dernier degré des ténèbres et au commencement de la lumière; aussi a-t-on dit que la condition de l’homme était la fin de la nuit et le commencement du jour; c’est-à-dire qu’il réunit tous les degrés des imperfections, et possède les degrés des perfections.
Il a le côté animal aussi bien que le côté angélique; et la raison d’être de l’éducateur est d’instruire les hommes de façon que le côté angélique l’emporte sur le côté animal. Donc, si, chez l’homme, le pouvoir divin, qui est la source de toute perfection, l’emporte sur le pouvoir satanique, source de toute imperfection, il devient la plus noble des créatures; si c’est le contraire, il devient la plus basse. Voilà pourquoi il est la fin de l’imperfection et le commencement de la perfection. Dans les espèces autres que l’espèce humaine, on ne rencontre pas une différence, une opposition, un contraste et une contradiction semblables.
Ainsi, l’homme a été la réflexion humaine des lumières divines, comme le Christ, et vous voyez quelles sont sa puissance et sa gloire ! Et en même temps, il y a des hommes idolâtres qui adorent des pierres, une motte de terre, un arbre; voyez comme ils sont vils pour que l’objet de leur adoration puisse être la plus basse des créatures, une pierre, une motte de terre sans esprit, une montagne, une forêt, un arbre! Quelle honte plus grande pour l’homme que d’adorer la chose la plus basse!
De même, le savoir est un attribut de l’homme, comme l’ignorance; la sincérité, comme le mensonge; la fidélité, comme la trahison; la justice, comme la tyrannie, etc. Bref, toutes les perfections et les vertus, et tous les vices sont des attributs de l’homme. » (Abdu’l-Baha)